Les plantes en Carladès, usages et traditions
Les détails des activités seront envoyés par mail aux membres et sympathisants ou sur demande via le formulaire de contact.
30/06/2024
Nous avions prévu d’aller dans des EHPAD pour recueillir les souvenirs des « anciens » concernant les usages traditionnels des plantes sauvages. Le projet avait été mis en forme avec Marion Lacroix, animatrice de l’EHPAD de Vic sur Cère, mais il fut postposé en raison du COVID en 2020.
Au printemps 2024 (20 février, 19 mars, 30 avril et 4 juin), nous sommes donc allés à deux ou trois membres de L’épilobe à la rencontre des résidents de l’EHPAD de Vic, l’animatrice les ayant informés de ces animations.
Après une première séance avec un grand groupe disparate et difficile à gérer, les après-midis d’intervention se sont organisées avec une douzaine de volontaires répartis en deux tables : il était ainsi plus facile d’échanger.
Nous présentions à chaque séance quatre ou cinq plantes connues localement, de saison si possible. Afin de mieux capter l’attention des résidents, nous avions prévu des supports pour observer, toucher, sentir, et parfois goûter... tels que plantes, photos, préparations à déguster comme des tisanes, des sirops, de la confiture, des pâtisseries…
Voici deux exemples de planches qui leur ont été présentées :
Les planches n'étaient pas légendées car il était demandé aux participants d'identifier les plantes présentées, ici calament et ortie.
Force est de constater :
- que les savoirs se sont perdus. Il aurait fallu remonter une ou deux générations avant !!!
- que les mémoires sont parfois défaillantes : « Je connais toutes ces plantes, et bien d’autres, et même le nom latin… mais qui ne me revient pas » nous a déclaré Paulette !
- que l’attention et l’intérêt portés à l’activité sont très variables, problèmes de vue, d’audition, d’élocution et de concentration...
Cependant, quelques souvenirs ressurgissent :
- On reconnaît le pissenlit qu’on mangeait jeune en salade avec du lard et des œufs durs (« après, c’est pour les lapins »).
- La mélisse (calament) est reconnue au parfum des fleurs séchées que nous avions apportées : « on la faisait distiller à Salvanhac, elle était digestive et dessaoulait ! »
- La pulmonaire est connue ; le centre de la corolle, sucré, était sucé par les enfants. Mais personne ne connaissait son nom. Elle est appelée « fleur du diable » selon une participante « Peut-être parce qu’il y a des fleurs rouges et des fleurs bleues » ?
- Le coucou était utilisé en tisanes contre la toux.
- La soupe d’orties et de pommes de terre est connue par certaines. L’ortie hachée avec du son était donnée aux canards ! (Parfois pour les cochons). Pour d’autres, les orties laissent de cuisants souvenirs, « lo fouissado » !
- La camomille soignait le zona ou les maladies oculaires, en bains d’yeux.
- On faisait macérer des fleurs de lys dans de l’huile, contre les brûlures.
Si nous avons recueilli peu de témoignages d’utilisations de plantes que nous n’aurions pas déjà connues, ces séances ont été très appréciées par les participantes, comme l’a joliment dit une autre Paulette !
« Merci de nous replonger dans notre enfance, de nous faire retrouver les couleurs – jaune éclatant du pissenlit, les odeurs – calament, confiture de pissenlit-, le goût sucré des fleurs de pulmonaire… La terre est belle, je voudrais tellement transmettre ça à mes petits-enfants… quand ils auront le temps ! »