Activités prévues en 2025

À l'heure dite, les Épilobiennes et Épilobiens en charge du stand sont bien au rendez-vous, un peu étonnés d'être quasiment seuls sur le site.

Après notre installation, nous avons pris place pour un sympathique déjeuner partagé auquel s'est joint Jean-Claude Gentil de la LPO et adhérent de longue date.

Notre première impression est bien faussée, car à 14h, tous les stands sont en place et déjà les visiteurs affluent.

Notre stand situé à l'angle du bâtiment d'accueil.

Le jeu que nous proposons cette année consiste à présenter les fruits et graines d'une douzaine d'arbres présents sur le sentier de Saint-Clément et de les rapprocher de leurs branches déposées en désordre sur la table.

Quelques spécialistes de tous âges ont réussi, en moins de temps qu'il ne faut pour le dire.

Au passage, ils ont pu enrichir et ajuster fort utilement nos connaissances. 

D'autres visiteurs s'y sont essayés, attirés par ce jeu reflétant notre biodiversité encore riche.

 Comme d'habitude, nous proposons la dégustation d'infusions : la reine des prés, l'origan et le calament plus connu par tradition locale sous le nom de mélisse, appellation bien difficile à détrôner. 

Sur les grilles, photos et articles sur les arbres et les plantes à tisanes qui, cette année, ont attiré semble-t-il, plus de personnes.

Manifestement la fête de la Plantelière est très attendue par les habitants du bassin d'Aurillac et d'ailleurs.

La forte pluie du matin avait incité les Epilobiens à annuler la sortie et en dernière minute, quelques-uns ont eu envie d'un grand bol d'air rafraîchi. Ils se sont donc élancés vers Vigouroux, le bois où l'on est assuré de trouver le calament dont on fera nos tisanes durant l'année. Une importante coupe de hêtre est en cours et des dizaines de chargements de grumes sont prêts à partir. Heureusement il ne s'agit pas d'une coupe à blanc.

        Les premiers calaments que nous rencontrons sont bien maigres, sans fleurs, et de nombreuses feuilles sont constellées de minuscules trous si bien que certains commencent la cueillette feuille par feuille. Par chance plus nous nous enfonçons dans le bois et plus les plants sont beaux. Nous parvenons à remplir nos paniers. En chemin nous découvrons une plante qu'aucun d'entre nous ne connaissait : la grande Astrance (ci-dessous).

Ci-dessous : une grappe de baies de sureau rouge.

L’épilobe a été invitée à dresser un stand pour présenter ses activités au milieu d’autres exposants essentiellement de producteurs et d’artisans.

C’est ainsi que nous avons eu le plaisir de nous retrouver entre « les cornets de Murat » et « Las Culhidas de la Melia ».

Certes, le thème de la fête n’était pas les plantes sauvages, mais notre exposition n’a pas manqué d’attirer quelques passionnés mais aussi des curieux alléchés par l’odeur des infusions de Calament de Reine des Prés et autres Origans.

Nous étions une équipe assez nombreuse pour permettre à chacun de profiter des diverses activités de la journée en particulier la visite du Jardin de Simone repris par nos amis de Carlades en Transition et aussi des  diverses visites - rue des balcons, lavoir , travail , et l’Eglise ... menées tambour battant par une jeune femme, véritable  comédienne en costume d’époque.

Nous sommes donc partis de La Roussière, équipés d’imperméables et parapluies, remontant dans les bois la vallée du Goul. Le circuit, choisi par Christian en rive droite du Goul jusqu'à la montagne du Clos, conduit les randonneurs sur d'anciens chemins non balisés pour traverser des bois de hêtres centenaires, des prairies marécageuses et des estives.

En chemin, Christian nous conduit vers deux cascades sur le Goul ; elles ont un fort débit du fait de la pluie. Nous observons le polygale alpestre, l’euphorbe d’Irlande, la luzule blanche, le maïanthème à 2 feuilles, la gentiane jaune et le vératre blanc, la néottie des oiseaux, le cirse des marais, la benoîte des ruisseaux, l’ail des ours encore en fleurs à cette altitude, la digitale pourpre en début de floraison, l’orchis tacheté… Dans les bois, nous pouvons admirer de la luzule blanche, du conopode dénudé avec son étonnante noisette de terre comestible. Mais la plante la plus surprenante est la néottie nid d'oiseau qui ressemble vaguement à une morille jaune mélangée à une orchidée.

Les passages de clôtures sont parfois délicats...

Ci-dessous de gauche à droite : euphorbe d'Irlande, conopode dénudé avec sa "noisette" enterrée et doronic à feuilles cordées.

Dans les estives, nous découvrons de la polygale alpestre, du genêt ailé, de la renouée bistorte, de la digitale pourpre (toxique), du vératre blanc (très toxique) qui ne peut être confondu avec la gentiane du fait de ses feuilles alternées et non opposées. Et dans les prairies marécageuses : du cirse des marais et de l'orchis tacheté.

Ci-dessous, de gauche à droite : néottie nid d'oiseau, vérâtre blanc, gentiane jaune.

Ci-dessous : orchis de Fuchs, benoîte des ruisseaux, orchis tacheté.

Arrivés à la Montagne du Clos, nous faisons halte au buron de la famille Calmejane qu'il faut ici remercier car il est laissé en libre accès aux randonneurs. Nous y avons pris un pique-nique bien mérité.

Sur ces estives, la flore est bien sûr différente ; genêt ailé en abondance, renouée bistorte…

Nous admirons un beau troupeau de vaches salers, accompagné de deux chevaux blancs !

Ci-dessous, les vestiges du buron du Suquet

Enfin, sur le chemin du retour, nous découvrons une étrangeté : dans les années 60, le pré Roustan devenu propriété de la commune de Saint-Clément est planté de sapins et on y distingue les vestiges d'un buron... en pleine forêt. Aujourd'hui cet endroit est appelé Bois de pré Roustan, un bel exemple d'antinomie.

Ci-dessous : digitale en boutons, genêt ailé et ruines du buron du Pré Roustan noyées dans la forêt.

En redescendant vers La Roussière, nous avons trouvé dans un ruisseau au milieu du chemin du mourelou (montie des fontaines) – que nous mangeons en salade lors de nos repas printaniers - et de nombreux genêts à balai en fleurs dont le jaune vif égaie le paysage (mais dont l’abondance témoigne de l’abandon de grandes surfaces de pâturages…).

Ce beau circuit à la flore très riche valait la peine de braver le mauvais temps du matin !

Temps idéal pour se retrouver à St Clément puis monter à travers bois et prés jusqu’à la route de La Tuilière, redescendre par le chemin du château d’eau et un sentier qui rejoint St Clément . Nous avons pu admirer les paysages du Carladès et remplir nos paniers !

Ci-desous : vue sur le village de Saint-Clément

Ci-dessous, respectivement de gauche à droite et de haut en bas : feuilles d'origan, jeunes pousses de raiponces, feuilles de chénopode bon-henri, de grande berce, de mourelou (montie des fontaines) et de plantain lancéolé.

Rentrés à la salle des fêtes de St Clément, chacun s’est activé pour le repas : trier, laver, équeuter,
éplucher... puis préparer les plats.

Ci-dessous, au centre : les pousses d'épicéa qui ont servi à la confection de sablés.

C’est dehors, devant la mairie, que nous avons pu déguster le repas :
Apéritif (vin de mai préparé à l’avance avec l’aspérule odorante par Christian et Christine), accompagné de samosas aux orties et plantain, toasts fleuris (pensées et fleurs de bourrache rapportées de nos jardins, trèfle), ou d’ail des ours apportée par Brigitte et Christian.
Entrée : salade de mourelou (Montie des fontaines) que Jean-Pierre était allé cueillir en montagne, avec des fleurs (pensées, bourrache, primevères, trèfles) ,  des nombrils de Vénus...
Plat principal : gratin de pommes de terre à la Grande Berce
Fromages et dessert : fromage blanc à la cramaillotte (gelée de pissenlits) et sablés aux pousses d’épicéa.
Pour la digestion, avant de se séparer, café, ou tisanes d’origan ou de calament...

L'ouvrage d'Aline Mercan est un des premiers à mettre en avant la question de l'état des ressources végétales dans le monde.

Il tente de répondre aux questions suivantes :

Comment continuer à cueillir, à produire, à utiliser des plantes aromatiques et médicinales dans un contexte d'érosion de la biodiversité ?

Quelles plantes choisir au quotidien ? Comment éviter de choisir des plantes en danger ?

C'est bien de cela qu'Amélie est venue nous parler.

Ci-dessus : Reproduction de l'affiche de présentation de la conférence.

C'est devant un public très attentif qu'Amélie a parlé avec beaucoup de pédagogie tout en illustrant son propos sur écran.

La météo très clémente a permis la poursuite de nos échanges à l'extérieur, tout en savourant tisanes et petits en-cas préparés par nos membres.

Après le mot d'accueil de Jean-Pierre Amilhaud, co-président, Christine Barbet, co-présidente, présente le rapport moral pour l'année 2024. Le rapport financier sera présenté ensuite par notre trésorière, Dominique Sanz. Les nombreuses activités de 2024 sont présentées directement sur le site Internet de L'épilobe par Christian Grégoir qui passe la parole à divers intervenants en fonction des sujets.

Le rapport complet de l'AG est disponible en cliquant ici. 

et comme d'habitude, cette réunion s'est terminée par un moment convivial au cours duquel chacun a pu déguster diverses gourmandises préparées par des bénévoles.

Montant vers le Rocher des pendus, nous avons bifurqué avant le sommet pour rejoindre à travers bois la carrière désaffectée. Arrêt pour contempler le magnifique point de vue sur la vallée de la Cère.

Peu de plantes en fleurs à cette période, mais dès le départ nous avons trouvé de nombreux perce-neiges, puis les premières pulmonaires et des hellébores fétides. Les arbres sont en bourgeons : frênes, hêtres, chênes, et quelques autres pas toujours faciles à déterminer à ce stade. Le Noisetier est très présent : ses chatons pendants portent les fleurs mâles avec leur pollen, tandis que les minuscules fleurs femelles forment un pinceau rouge de stigmates (extrémité de l’organe femelle recueillant le pollen).  On observe aussi les bourgeons soyeux des saules marsault. On ne distingue pas encore les arbres mâles (qui porteront des chatons jaunes) des arbres femelles (chatons verdâtres).

A l’approche de la carrière, apparaît la végétation pionnière qui colonise peu à peu la roche, en particulier de nombreux bouleaux à écorce blanche (bouleaux pubescents).

Continuant le chemin sur le haut de la carrière, nous découvrons, outre un magnifique panorama sur les Monts du Cantal, les strates rocheuses : roches volcaniques, c’est le basalte qui était extrait de la carrière en activité, et tout en bas, les restes de la vallée Cère-Goul avec la présence de galets.

Nous retrouvons ensuite à la salle des fêtes de St Clément les cuisinières et les aides occupés à préparer le repas et installer les tables.

Intermède pédagogique : on projette une série de huit petites vidéos intitulées « La plante en kit », réalisées par Marc-André Sélosse, microbiologiste et professeur au Muséum d’histoire naturelle de Paris, un scientifique soucieux de partager et vulgariser ses connaissances. Présentation des différentes parties de la plante (feuille, fleur, fruit, etc.) claire et instructive. Ces vidéos sont diffusées sur YouTube par Ver de Terre Production qui a autorisé notre association à les projeter en salle.

Préparé par des bénévoles, un excellent repas dont le plat de résistance, le "Sac d'os", a fait l'unanimité. C'est un plat originaire de Lozère constitué d'un estomac de porc rempli d'os, plats de côte, côtelettes, queue de cochon, morceaux d'oreilles... avec plus ou moins de viande, selon les goûts et recettes.  La poche ainsi constituée est cousue puis salée et séchée. Elle est ensuite dessalée puis cuite au moins deux heures dans un bouillon de légumes.

Un grand merci à nos bénévoles !

Un sentier de découverte des arbres

Après bien des vicissitudes et des atermoiements dus essentiellement à la recherche de financements, nous avons eu le plaisir d'inaugurer le sentier "Le chemin de l'école, l'école en chemin", avec les représentants de la Communauté de communes Cère et Goul en Carladès, le 16 octobre 2024.

Ci-dessus, en 2022, balisage des emplacements pour la pose des panneaux.

Un travail d'équipe

C'est un sentier de valorisation des arbres sur lequel l'association travaille depuis 2015 ! Des premières localisations des arbres jusqu’aux corrections des dernières fautes d’orthographe ou de ponctuation sur les panneaux ou le livret, ce fut un beau travail d’équipe. Chacun, membre ou sympathisant de L’épilobe, a participé selon ses compétences et ses disponibilités.

Les spécialistes

Conscients de nos failles, nous avons fait appel à deux botanistes, Claudine Blanc et Jean Dauge, qui nous ont initiés à l’identification des plantes et des arbres avec une flore, à la rédaction d’une fiche botanique, et donné de précieux conseils qui nous ont été très utiles. Nous les remercions chaleureusement.

Allan Cormier, arboriste-paysagiste à Saint-Clément, a écrit le texte sur les arbres, et Annie Delcamp et Séverine Civiel, institutrices (retraitée ou en en activité), celui sur l’école et les écoliers pour le livret d’accompagnement, merci à eux !

Merci à Isabel Naudin, illustratrice naturaliste, et Benjamin Chappe, graphiste et illustrateur, qui ont réalisé un très beau travail apprécié de tous. Nous n’espérions pas un si beau résultat final !

Sans oublier Stéphanie Evennou qui a assuré la coordination, la gestion des dossiers de subventions et la réalisation pratique du sentier !

L'inauguration débute par une randonnée des adhérents sur une partie du parcours, ici au départ de la Roussière.

Ci-dessus : exemple d'un des 24 panneaux installés sur le circuit Du petit Goul au Grand Goul

La rando s'achève au point de départ officiel, sous l'église de Saint-Clément, où d'autres sympathisants et "officiels" nous rejoignent.

Ci-dessus : Dominique Bru, présidente de la Communauté de Communes, Baptiste Amilhaud, maire de St-Clément, Christine Barbet, et Jean-Pierre Amilhaud, co-présidents de l'association L'épilobe.

Dossier de presse

Tout se passe dans la bonne humeur. Ci-dessus Baptiste Amilhaud, maire de St-Clément, Philippe Mourgues, président de l'Office de Tourisme communautaire, Jean-Pierre Amilhaud et Christine Barbet,

Prise de parole de Christine Barbet, à sa droite Philippe Mourgues, président de l'Office de Tourisme du Carladès.

Parmi les différents discours prononcés à cette occasion, retenons ces paroles prononcée par Philippe Mourgues : « cet investissement s’adresse d’abord aux habitants, nouveaux ou anciens, pour leur permettre de retrouver la richesse d’un patrimoine, qu’ils pourront relayer auprès des touristes. » 

Outre les représentants des différentes instances déjà cités, étaient notamment présents : Messieurs Bertrand Cazal (ANCT-Commissariat du Massif central ), Philippe Jaquet (Jou-sous-Monjou), Claude Prunet (Pailherols), Philippe le Révérend (Vic-sur-Cère), Antoine Grichois (Badailhac), Philippe Mourgues (Office de Tourisme et Thiézac), André Bonhomme (Polminhac), Jean Sergues (Raulhac).

Le chemin de l'école

C’est ainsi que maintenant, Jeanotte et Toinou, deux écoliers de St-Clément maintenant âgés, nous accompagnent à la découverte des arbres sur le chemin de l’école ! Car c'était en effet un chemin emprunté par les élèves qui, des hameaux ou lieudits alentours, se rendaient à l'école de Saint-Clément. Les souvenirs de Jeanotte et Toinou ne manquent pas d'intriguer aujourd'hui leurs petits-enfants (anecdotes et histoire du chemin à lire sur les panneaux ou le livret).

Le livret d'accompagnement du sentier est disponible à l'office du tourisme de Vic-sur-Cère. Il enrichit le parcours du PR Du petit Goul au grand Goul sur lequel est basé le sentier "Le chemin de l'école, l'école en chemin".

Articles de presse :

• L'union du Cantal
• La Montagne
• La Voix du Cantal

Le temps était incertain mais, finalement, nous avons eu de la chance car la pluie ne nous a atteint qu'en fin de parcours.

Cette année l'itinéraire était relativement court (7,5 km + un détour d'environ 1 km) et comportait peu de dénivelé.

A gauche on aperçoit la ferme du Casteltinet et Trielle en face.

Le buron du Suquet, situé à l'est de la Tuilière, est très particulier car il semble n'y avoir jamais eu de toiture au sens habituel. Seul un énorme amoncellement de pierres protégeait l'édifice.

Arboretum, vergers conservatoires, jardins thématiques, havre aussi pour le monde des insectes et des oiseaux avec le refuge de la Ligue de Protection des Oiseaux ou encore les ruches installées ici ou là, La Plantelière est un magnifique espace naturel de 7 ha aux portes d'Aurillac.

Chaque année, L'épilobe trouve logiquement sa place à cette fête avec ses activités d'observation des plantes et des arbres.

Cette année, les visiteurs furent nombreux, intéressants et intéressés, qui à participer au jeu de reconnaissance de branches d'arbres, qui à déguster nos tisanes de reine des prés, d'origan, de sureau ou de calament.

Nous y rencontrons un public familial. Adolescents et enfants ne furent pas les derniers à tenter la reconnaissance des arbres ou à déguster les tisanes.

Nous n'avions jamais servi autant de tisanes ! L'occasion de répondre aux questions concernant la cueillette, le séchage ou les vertus médicinales.

Discussions passionnées et bonne humeur ! 

Exposition de fiches sur les plantes à tisanes et sur les arbres.

Deux journées d'intervention :

La première en direction des élèves des classes de 5^ème du collège Jean de La Fontaine de Vic-sur-Cère : les élèves ont été répartis en groupes pour participer aux différents ateliers qui, outre le nôtre, comprenaient la présentation de l’archéologie et de l’art roman, la découverte de la calligraphie et une visite guidée de l’Église. La taille de groupes de seulement six élèves a permis à nos bénévoles d'intervenir plus facilement pour leur faire découvrir le patrimoine naturel, avec 2 accompagnants par groupe. Nous avions préparé des fiches de présentation des plantes et des arbres à identifier sur le parcours (fiches ci-dessous).

Après la consultation de ces fiches, nous avons accompagné les élèves depuis l'église jusqu'au Pont de fer ; certains nous ont étonnés par leur perspicacité à identifier les plantes. Ce ne fut pas monotone…

Enfin, les élèves pouvaient rendre visite aux artisans. Ils pouvaient non seulement découvrir les métiers de vitrailliste, calligraphe, ébéniste, menuisier charpentier ou tailleur de pierre, mais également s'y essayer. 

Le lendemain, la journée était orientée vers un public familial autour des métiers du patrimoine. L'épilobe tenait un stand (très bien placé à l’entrée de la place du village) sur lequel nous proposions la reconnaissance des arbres présents sur le sentier du Pont de fer, leur utilisation par l’artisanat ainsi que la dégustation d’infusions de plantes locales.

Ce jour là, l'ancien four de Niervèze est remis en service ; deux fournées de pains y sont cuites. Différentes animations ont lieu au cours de la journée, dont un repas à midi, de la musique et des danses traditionnelles avec le groupe folklorique l'Iraliot, l’après-midi. Des stands sont regroupés sur le foirail : miel, fromages de chèvre, « Paroles de récup », le foyer d’Olmet, animation autour de l’aquarelle, et donc, cette année,  L’épilobe.

Bien placés à l’entrée du village, nous avons présenté une petite expo des fiches sur les plantes servies en tisanes (Calament, Reine de prés, Sureau, Origan) et sur les activités de l’association.

Les visiteurs ont été nombreux surtout l’après-midi, touristes ou locaux, néophytes ou connaisseurs en matière de plantes locales, intéressés par les dégustations de tisanes et le jeu de reconnaissance de fleurs de montagnes. Ce fut une occasion d’échanges et d’informations sur la flore du Carladès et sur les activités de notre association. 

Heureusement, parmi les personnes présentes, au moins trois sont suffisamment calées dans ce domaine pour qu'on ne cueille pas une amanite. De beaux cèpes, parfois goûtés par les limaces, sont rapportés.

Le long du chemin, nous observons l'Aconit tue-loup, une des plantes les plus dangereuses qui existent en France, la Parisette à 4 feuilles (les feuilles étant les sépales de la fleur désormais à l'état de fruit, le Lys martagon, la Linaire striée, le Lotier corniculé, la Digitale pourpre (voir article ci-dessous), ...

Ci-dessus : Aconit tue-loup (les feuilles de l'Aconit ne sont pas visibles sur la photo de gauche, voir la photo de droite pour les feuilles)

Ci-dessus de gauche à droite : Digitale pourpre et Lys martagon

Ci-dessus de gauche à droite : Lotier corniculé, Brunelle commune

Ci-dessus de gauche à droite Linaire striée et Parisette à quatre feuilles

Ci-dessus de gauche à droite : Calament à grandes fleurs (Calamentis grandiflora) et Epilobiens en activité.

Comme toujours, la cueillette se termine par un goûter pendant lequel nous partageons brioches, tisanes et boissons fraîches.

Lors de nos activités de l'année à venir, nous ne manquerons pas de quoi faire découvrir les tisanes de calament !

Rentrés à la maison, le calament est rassemblé en bouquets et tout de suite mis à sécher.

L'association Carladès en Transition est à l’origine de plusieurs réalisations sur le territoire. Outre l'AMAP qui fonctionne depuis plusieurs années maintenant, elle est également initiatrice de diverses activités, d'un point de vente de vêtements de seconde main et d’un jardin-forêt à Thiézac (en cours de réalisation).

C’est ainsi que plusieurs fois, en juin, au moment où la flore est la plus épanouie dans la région, nous présentons à l'AMAP un petit échantillon des multiples essences qui nous entourent.

Cette année par exemple : la Vesce Cracca, le Genêt ailé, le Lotier corniculé, le petit Rhinanthe, la Knautie, différentes espèces de géraniums (Géranium brun, herbe à Robert, des Pyrénées), le Silène enflé, l’épilobe des montagnes , le Compagnon blanc, La Bugle rampante, la Chélidoine, la Vipérine, la Benoîte commune, le Chénopode bon-Henri, la Cymbalaire (ou Ruine de Rome !), l’Achillée millefeuille...

Ce sont des occasions d’échanges que nous agrémentons d’un jeu qui consiste à placer la bonne étiquette du nom en face de chaque plante.

Pour plus de détails sur ces plantes, vous pouvez consulter notre page Galerie où certaines d'entre elles font l'objet d'une description.

Au printemps 2024 (20 février, 19 mars, 30 avril et 4 juin), nous sommes donc allés à deux ou trois membres de L’épilobe à la rencontre des résidents de l’EHPAD de Vic, l’animatrice les ayant informés de ces animations.

Après une première séance avec un grand groupe disparate et difficile à gérer, les après-midis d’intervention se sont organisées avec une douzaine de volontaires répartis en deux tables : il était ainsi plus facile d’échanger.

Nous présentions à chaque séance quatre ou cinq plantes connues localement, de saison si possible. Afin de mieux capter l’attention des résidents, nous avions prévu des supports pour observer, toucher, sentir, et parfois goûter... tels que plantes, photos, préparations à déguster comme des tisanes, des sirops, de la confiture, des pâtisseries…

Voici deux exemples de planches qui leur ont été présentées :

Les planches n'étaient pas légendées car il était demandé aux participants d'identifier les plantes présentées, ici calament et ortie.

Force est de constater :

- que les savoirs se sont perdus. Il aurait fallu remonter une ou deux générations avant !!!

- que les mémoires sont parfois défaillantes : « Je connais toutes ces plantes, et bien d’autres, et même le nom latin… mais qui ne me revient pas » nous a déclaré Paulette !

- que l’attention et l’intérêt portés à l’activité sont très variables, problèmes de vue, d’audition, d’élocution et de concentration...

Cependant, quelques souvenirs ressurgissent :

- On reconnaît le pissenlit qu’on mangeait jeune en salade avec du lard et des œufs durs (« après, c’est pour les lapins »).

- La mélisse (calament) est reconnue au parfum des fleurs séchées que nous avions apportées : « on la faisait distiller à Salvanhac, elle était digestive et dessaoulait ! »

- La pulmonaire est connue ; le centre de la corolle, sucré, était sucé par les enfants. Mais personne ne connaissait son nom. Elle est appelée « fleur du diable » selon une participante « Peut-être parce qu’il y a des fleurs rouges et des fleurs bleues » ?

- Le coucou était utilisé en tisanes contre la toux.

- La soupe d’orties et de pommes de terre est connue par certaines. L’ortie hachée avec du son était donnée aux canards ! (Parfois pour les cochons). Pour d’autres, les orties laissent de cuisants souvenirs, « lo fouissado » !

- La camomille soignait le zona ou les maladies oculaires, en bains d’yeux.

- On faisait macérer des fleurs de lys dans de l’huile, contre les brûlures.

• Odette évoque le souvenir de la « campana luna » (Aunée) infusée dans du vin et qui avait des pouvoirs de fortifiant et de cicatrisant.

Si nous avons recueilli peu de témoignages d’utilisations de plantes que nous n’aurions pas déjà connues, ces séances ont été très appréciées par les participantes, comme l’a joliment dit une autre Paulette ! 

« Merci de nous replonger dans notre enfance, de nous faire retrouver les couleurs – jaune éclatant du pissenlit, les odeurs – calament, confiture de pissenlit-, le goût sucré des fleurs de pulmonaire… La terre est belle, je voudrais tellement transmettre ça à mes petits-enfants… quand ils auront le temps ! »

En cette fin juin, les châtaigniers sont en fleurs : observation des fleurs mâles et femelles portées par le même arbre. Les abeilles se régalent !

Après un exposé sur la châtaigne par Henri Monier (en jaune et bleu), départ de la randonnée et, ci-dessous, arrêt pour nous montrer un exemple de ce qu’il ne faut pas faire : planter des châtaigniers trop serrés avec d’autres arbres !

 Passage par le Rocher des Quatre Communes (Lafeuillade-en-Vézie, Ladinhac, Lacapelle-del-Fraisse et Labesserette).

Le chemin est très fleuri, nous nous arrêtons en sous-bois pour déterminer 2 fleurs intéressantes : il s’agit de la Brunelle à grandes fleurs et du Mélampyre des prés.

Henri Monier nous explique qu'un élagage sévère a sauvé ces magnifiques vieux châtaigniers (ci-dessus et ci-dessous).

Avant le retour à Lacaze (départ !), arrêt devant une jeune plantation de châtaigniers. Il faudra encore quelques années pour une récolte intéressante. 

Henri Monier nous fait visiter l'atelier de transformation des châtaignes dont il est l'initiateur.

Débogage et épluchage des châtaignes demandent énormément de main-d'œuvre. Heureusement, des machines savamment conçues aident pour ce labeur. Après le contrôle qualité visuel et par flottage, les châtaignes sont calibrées puis séchées. Elles sont ensuite brûlées au chalumeau pour enlever la coque (photo de droite) puis elles passent dans la peleuse/décortiqueuse à gauche pour enlever les peaux (téguments).

Pique-nique tiré du sac dans l'atelier des châtaignes.

Ensuite, nous visitons le très intéressant Musée du Veinazès consacré aux anciens métiers ruraux.

Certains ateliers d'artisans sont soigneusement reconstitués à l'identique.

Comme ci-dessus, l'atelier du sabotier.

ou ci-dessus, l'atelier du menuisier à gauche et celui du forgeron à droite.

Le musée abrite également de nombreux tracteurs et autres machines agricoles ainsi que de l'artisanat comme ce beau, et semble-t-il très solide panier en châtaignier.

Une section du musée est consacrée à l'art populaire, brut ou singulier.

Une des nombreuses maquettes réalisées en petits blocs de bois par Robert Goudergues (1937-2017) : les maisons du bord de la Jordanne à Aurillac.

Le chandelier, photo à droite, est réalisé en bambou.

La journée se termine par un goûter offert par L'épilobe et pris à l'abri dans l'atelier des châtaignes pendant qu'un orage déverse des trombes d'eau alentour.

Une quinzaine de participants très motivés étaient au départ de la randonnée-cueillette !

Nous avons fait une boucle dans une partie peu connue et assez sauvage de la haute vallée du Goul pour cueillir les fleurs et plantes de notre repas : bourgeons de salsifis, racines de conopodes, origan, feuilles d'achillées millefeuille, de petites pimprenelles, de menthe, d'ail des ours, de plantain, de porcelle enracinée, de plantain lancéolé, d'orties, ainsi que des crosses de fougères, des fleurs de pensées, de pâquerettes et de trèfle, …

Les géraniums des bois ne sont pas comestibles mais très décoratifs. Cette année, les genêts sont particulièrement fleuris.

Ci-dessus de gauche à droite : plantain lancéolé, pousse de fougère aigle, ail des ours, ortie.

Au retour de la cueillette, les volontaires s'attèlent à l'égrenage des fleurs de sureau et au tri des plantes.

Effervescence en cuisine !

Au menu :

• Apéritif : maitrank, alias vin de mai (aspérule odorante et orange macérées dans du vin blanc avec un peu de sucre et de cognac)
• Toasts au pesto à l'ail des ours et toasts garnis de terrine de gibier
• Quiches aux chénopodes-orties, gruyère et lardons ou fromage de chèvre 
• Salade composée aux herbes et fleurs sauvages
• Samossas aux orties et à l'origan
• Galettes de pommes de terre râpées aux salsifis sauvages et oignons
• Purée de pommes de terre à l'ail des ours et aux orties
• Salers
• Muffins au chocolat, noix et orties
• Tarte aux fleurs de sureau

Circuit assez  physique,  avec fortes montées et descentes raides, heureusement les nombreux arrêts d’observation de plantes ont permis de souffler !

Liste (non exhaustive) des végétaux rencontrés (les botanistes nous pardonneront de ne pas citer les noms latins, nous ne sommes pas toujours sûrs du nom d’espèce précis) :

• Fleurs de saison, très fréquentes : Alliaire officinale - Anthrisque des bois - Mercuriale pérenne - Stellaire holostée - Géranium herbe à Robert – Myosotis - Bugle rampante - Compagnon rouge - Gaillet jaune - Conopode dénudé - Véronique (de Perse ou Petit chêne) - Orchis mâle - Renoncule rampante (Bouton d’or) - Lamier jaune.
• Un peu moins abondantes, mais repérées tout le long du circuit : Pulmonaire - Raiponce - Sceau de Salomon (dont un grand nombre groupé sur un talus).
• Plus isolées : Lotier corniculé - Doronic à feuilles cordées - Silène enflé - Silène penché - Julienne des dames - Arabette glabre - Moutarde blanche (se ressème en lieux cultivés, feuilles à goût de cresson, utilisée comme engrais vert) - Petite pimprenelle.
• Feuilles de plantes plus ou pas encore fleuries, parfois plus difficiles à reconnaître :  Hellébore fétide (floraison passée) - Colchique d’automne (fleurit en automne mais feuilles et fruit apparaissent au printemps. Elle est très toxique, à ne pas confondre avec l’Ail des ours) - Knautie des prés (début de floraison de quelques pieds) - Porcelle enracinée (début de floraison) - Gaillet gratteron (pas encore fleuri, très envahissant). De grandes feuilles blanchâtres et duveteuses nous ont intriguées, fleurs tout juste en boutons, après vérification il s’agit bien de la Digitale pourpre. Autres feuilles duveteuses, encore plus grandes, de Molène bouillon blanc. Grandes feuilles non duveteuses de Cardère à foulons.

Et bien d’autres plantes, si connues qu’on n’en a pas parlé (Pissenlit, Pâquerettes...), qu’on a oublié de citer, ou qu’on n’a pas remarquées !

Arbres communs en Carladès dont on ne fera pas la liste ! L’aubépine est en fin de floraison, et ont été repérés, plus rares, une viorne lantane (plutôt qu’obier), un poirier sauvage, un orme champêtre. Tout au long du parcours du chèvrefeuille qui se traine un peu partout en essayant de s'accrocher aux branches basses des arbustes. À l'arrivée, des sureaux noirs et de très nombreux troènes.

Ci-dessus : Myosotis, Anthrisque, Lamier jaune

Ci-dessus : Cardère des foulons, Bugles rampantes, Orchis mâle

Ci-dessus : Julienne des dames, Arabette glabre, Doronic à feuilles en cœur 

Ci-dessus : Compagnon rouge, Mercuriale pérenne, Alliaire officinale

Ci-dessus : une station de Sceau de Salomon particulièrement fournie

Ci-dessus ; pont sur l'Embène et le château de Celles

Pique-nique au soleil

Le groupe devant le manoir de Lachau

Christine Barbet, co-présidente, a accueilli le public.  Jean-Pierre Amilhaud, co-président, a présenté le rapport moral tandis que Dominique Sanz, trésorière, s'est chargée du rapport financier.

Christian Grégoir a fait le bilan des activités 2023 et présenté le site internet (lepilobe15.fr) désormais en vitesse de croisière.

Patrick Gouvry a commenté un diaporama reprenant les principales pages du futur livret qui accompagnera le parcours botanique "Le chemin de l'école, l'école en chemin".

Brigitte Renard a rendu compte de la première action en direction des personnes âgées à l'Ehpad de Vic-sur-Cère ; cette action devrait se poursuivre d'ici l'été.

Christine Barbet a ensuite proposé les activités 2024.

Le compte-rendu complet est accessible ici.

L'assemblée générale a été suivie d'un goûter fort sympathique.